Rachel Cusk

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Visuel Rachel Cusk
© Francesca Mantovani

Née en 1967 au Canada, Rachel Cusk est une écrivaine britannique. En 1993, elle publie son premier roman Saving Agnes qui remporte le First Novel Award et devient ainsi une autrice reconnue du paysage littéraire anglo-saxon.  
Très vite, Rachel Cusk acquiert une grande notoriété. Son style est souvent comparé à celui de Virginia Woolf, dont elle se rapproche également par ses engagements littéraires au sujet de la féminité, qui  sont par ailleurs reconnus dès le début de sa carrière lorsqu’elle publie un essai autour de la maternité complètement à rebours de la vision traditionnelle.  

Son plus gros succès est Arlington Park (L’Olivier, 2007) : une description satirique de la banlieue londonnienne adaptée au cinéma par Isabelle Czajka en 2013 sous le titre La Vie domestique.  

En 2022, elle publie La Dépendance aux éditions Gallimard, qui reçoit le Prix Femina étranger.

Bibliographie

Arlington Park, L’Olivier, 2007

Egypt Farm, L’Olivier, 2008

Les Variations de Bradshaw, L’Olivier, 2010

Contrecoup, L’Olivier, 2013

Disent-ils, L’Olivier, 2016

Transit, L’Olivier, 2018

Kudos, L’Olivier, 2020

L’Oeuvre d’une vie, L’Olivier, 2021

La Dépendance, Gallimard, 2022

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La Dépendance

Résumé de l'œuvre

M, romancière entre deux âges, s'est isolée du monde en s'installant avec son second mari au bord d'une côte océanique spectaculaire. Sur sa propriété baignée d'une lumière splendide et entourée de marais, le couple possède une dépendance soigneusement reconvertie en résidence d'artistes. M n'a qu'un rêve : y accueillir un jour L, un peintre à la renommée mondiale, qu'elle admire. Quand il finit par accepter son invitation, M jubile. Cependant, elle déchante vite car L n'arrive pas seul - une ravissante jeune femme est à son bras. Entre-temps, la fille de M et son compagnon ont également débarqué. Les trois couples doivent alors cohabiter dans ce cadre certes enchanteur, mais qui va devenir le théâtre de multiples tensions.

La Dépendance, Gallimard, 2022

Extrait de l'oeuvre

J’avais passé la soirée en compagnie d’un écrivain célèbre, en réalité rien de plus qu’un homme extrêmement chanceux. Je l’avais rencontré pendant l’inauguration d’une galerie d’art dont il s’était donné du mal pour m’extirper, suffisamment pour que ma vanité en soit satisfaite. Il était rare qu’on m’accorde de l’attention sur le plan sexuel à cette époque-là, même si j’étais jeune et assez jolie, j’imagine. Le problème, c’était que j’avais la loyauté bornée d’un chien. L’écrivain était évidemment un insupportable égotiste, doublé d’un menteur, de surcroît pas très crédible ; quant à moi, seule à Paris pour la soirée – mon mari et mon enfant désapprobateurs m’attendaient chez nous –, j’avais une telle soif d’amour que j’aurais pu l’étancher, semblait-il, à n’importe quelle source. En vérité, Jeffers, j’étais un chien – il y avait en moi un poids si lourd que je ne pouvais que me tordre de douleur, stupidement, comme un animal. Cette masse m’immobilisait et me retenait dans les profondeurs, où je me débattais et me démenais, cherchant à me libérer pour nager à la surface radieuse de la vie – c’est du moins ainsi qu’elle m’apparaissait vue d’en bas.

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