Paola Pigani

Née en 1963, Paola Pigani est une autrice française. Issue d’une famille d’immigrés italiens installés en Charente, elle publie son premier roman aux éditions À vue d’œil en 2014, après un recueil de poésie en 1999 et un recueil de nouvelles en 2006.  Passionnée de poésie depuis son enfance, ses lectures cosmopolites, de Kafka à Pavese en passant par Cocteau, infusent dans ses écrits et transparaissent, tant au niveau des thématiques que des images suscitées.  

Son dernier roman, Et ils dansaient le dimanche, est publié aux éditions Liana Levi en 2022. 

Bibliographie

Le Ciel à rebours, Presses de la cité, 1999 (poésie)

Concertina, Éditions du Rocher, 2006 (recueil de nouvelles)

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, À vue d’oeil, 2014

Venus d’ailleurs, Liana Levi, 2015

Des orties et des hommes, Liana Levi, 2020  

Et ils dansaient le dimanche, Liana Levi, 2022

RETROUVEZ-MOI SUR CES ÉVÉNEMENTS

Et ils dansaient le dimanche

Résumé de l'œuvre

Szonja est une jeune immigrée hongroise. Elle s’expatrie en France en 1929, s’échappant de son pays qu’elle considère sans avenir, car elle a trouvé du travail dans une usine de viscose. À Vaulx-en-Velin, dans la cité industrielle, elle accepte la chambre d’internat chez les sœurs, les repas au réfectoire et les dix heures quotidiennes à l’atelier saturé de vapeurs chimiques. Les ouvriers italiens ne font-ils pas de même? Cela ne les empêche nullement de danser le dimanche au bord de la Rize. Dans ces modestes vies d’immigrés, la grande crise fera irruption. Portée par une inébranlable solidarité et une détermination à vivre, la colère constituera le socle de leur rassemblement, jusqu’à aboutir au Front populaire.

Et ils dansaient le dimanche, Liana Levi, 2022

Extrait de l'oeuvre

C’était quelques semaines avant le départ. Elle était restée assise sur un talus en bordure de champ, avait frotté la terre qui maculait ses bas de laine, s’était relevée un peu trop brusquement comme pour secouer le ciel de bruine et l’impression d’appartenir à un monde las. Une oie s’était approchée de la mare, à dix pas de Szonja, lourde et laide dans son gloussement poussif. Cette vision de grasse volaille sans désir de voler l’avait soudain traversée. Non, elle n’allait pas devenir ainsi. Faire sa vie avec un paysan de Sárvár ou de la plaine de Pécs. N’avoir pour horizon que des lignes tremblantes de blé, les houblonnières, les touffes bleues des choux, le vieux verger du père. Ne porter qu’une robe par saison, les mêmes chaussures toute la vie pour les mêmes routes villageoises.

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