Emmanuel Carrère

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Emmanuel Carrère
© Vincent Muller

Bibliographie

Né en 1957, Emmanuel Carrère est un écrivain français. Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, il débute comme critique cinéma, notamment pour le magazine Télérama. Il publie son premier livre en 1982 : il s’agit d’un essai sur le réalisateur Werner Herzog. Son premier roman, Bravoure, paraît chez P.O.L en 1984 et signe le début d’une longue collaboration avec la maison d’édition.  

En 2000, Emmanuel Carrère publie L’Adversaire chez P.O.L : cela marque un tournant dans sa carrière. En effet, ce récit retraçant la vie de Jean-Claude Romand (tristement célèbre pour avoir tué sa femme, ses enfants et ses parents), est le premier récit non-fictionnel de l’auteur, qui depuis, ne publie plus de fiction. Ce livre est un immense succès populaire, et sera adapté au cinéma en 2002 par Nicole Garcia.  

Emmanuel Carrère publie son dernier ouvrage, V13, aux éditions P.O.L en 2022. 

RETROUVEZ-MOI SUR CES ÉVÉNEMENTS

V13

Résumé de l'œuvre

Dans V13 (pour Vendredi 13 novembre), Emmanuel Carrère dresse un compte rendu du procès des attentats du 13 novembre, auquel il a assisté pendant plusieurs mois. Entre les retranscriptions brutes de certains témoignages de quelques-uns des 300 témoins entendus au procès, l’auteur nous livre un récit bouleversant, un ouvrage saisissant d’humanité, là où on ne l’attend pas forcément. 

V13, P.O.L, 2022

Extrait de l'oeuvre

Fin juillet, on a appris que le procès ne durerait pas six mois, mais neuf. Une année scolaire, une grossesse. Son programme ne change pas. Ce qui change, c’est le temps dévolu aux victimes. Elles sont environ 1800. On ne sait toujours pas combien témoigneront. Jusqu’à la dernière minute, elles pourront s’ajouter ou se désister. On alloue, en moyenne, une demi-heure à chacune – mais qui osera dire « votre temps de parole est écoulé » à quelqu’un qui cherchera ses mots pour raconter l’enfer du Bataclan? La demi-heure sera peut-être une heure, les six mois sont en train de devenir un an, et je ne dois pas être seul aujourd’hui à me demander pourquoi je me prépare à passer un an de ma vie enfermé dans une salle d’audience géante avec un masque sur le visage, cinq jours par semaine, en me réveillant à l’aube pour mettre au propre mes notes de la veille avant qu’elles soient devenues illisibles – ce qui veut clairement dire ne penser à rien d’autre et n’avoir, pendant un an, plus de vie. Pourquoi? Pourquoi m’infliger ça? 

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