Christian Prigent

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Christian Prigent
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Né en 1945, Christian Prigent est un écrivain, poète, essayiste et critique littéraire français. Docteur en lettres, il prend part à la rédaction de plusieurs revues, dont TXT qu’il cofonde avec Jean-Luc Steinmetz en 1969. En filigrane de l’œuvre de l’auteur se lit une réflexion sur la langue et son maniement. En 2018, il remporte le grand prix de poésie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre poétique.  

Son dernier ouvrage est un récit de fiction, Chino au jardin, publié chez P.O.L en 2021. 

Bibliographie

       POÉSIE

L’Âme, P.O.L, 2000

Les Amours Chino, P.O.L, 2016

Chino aime le sport, P.O.L, 2017

 

       ESSAIS  

Ceux qui merdRent, P.O.L, 1991

La Langue et ses monstres, P.O.L, 2014 (recueil de 20 essais)

 

       FICTION

Commencement, P.O.L, 1989

Demain je meurs, P.O.L, 2007

Météo des plages, P.O.L, 2010

Les Enfances Chino,P.O.L, 2013

Chino au jardin, P.O.L, 2021

RETROUVEZ-MOI SUR CES ÉVÉNEMENTS

Chino au Jardin

Résumé de l'œuvre

Après, Les Enfances Chino, Les Amours Chino, et Chino aime le sport, Chino visite les jardins de son enfance : celui de J., ex-parachutiste pendant la guerre d’Indochine, ou celui de ses grands-parents à la campagne. Dans cette introspection, occasion de manier la langue avec l’élégance dont Christian Prigent a le secret, le narrateur dresse une rétrospective rurale des années 1950 tout en finesse, à la croisée de la mémoire individuelle et de l’Histoire avec un grand H. 

Chino au jardin, P.O.L, 2021

Extrait de l'oeuvre

Si dans mon souvenir, dit Chino, mon père est si petit, voire si son béret bleuâtre ne dépasse qu’à peine au-dessus des thuyas tout au fond du fond du tout au fond le plus éloigné après les derniers buissons de groseilliers juste avant le poulailler abandonné, voire, même, s’il n’est à la fin que cette vapeur d’odeur de sueur sur un tremblement de cheveux mêlé à des feuilles dans presque pas de vent, c’est qu’il n’est ni plus grand ni plus petit que la place qu’occupe pour moi dans le monde ce jardin entre le partout épouvantablement grand et le nulle part délicieusement petit. Et que pas plus que l’air que je respire ou l'eau où j’aime nager il n’a, n’étant que vapeur, parfum de sueur et buée sur un jardin minuscule et immense, de forme dont je puisse au fond de mon œil former à l’envers l’image pour la restituer ici par autre chose qu’un croquis hasardeux, attendri et perplexe. 

Librairie

Le Grain des Mots -